Triste anniversaire

Cela fait déjà un an que le tsunami s'est produit au Japon.
Cela a été beaucoup évoqué dans l'actualité .
Les dessinateurs qui s'étaient mobilisés ont récolté 31550 Euros avec la vente aux enchères de leurs dessins.
Ils ont édités un livre intitulé "Magnitude 9"
J'avoue que je ne l'ai pas acheté, mais je pense qu'il est encore en vente.
Bien sûr après la catastrophe de Fukushima, on ne regarde plus le nucléaire de la même façon.
C'est le type d'évènement qui fait réfléchir sur notre condition d'humain, nous ramène à la réalité, nous réveille du sentiment de toute puissance dont notre mode de vie nous donne l'illusion.
La Tribune fait état d'une mobilisation européenne contre le nucléaire.
Un texte trouvé sur le site de La dépêche décrit bien ce qui a changé dans la vie quotidienne :
"Qu'est-ce qui a changé au Japon depuis un an ?
Nous sommes dans une vie diminuée, amputée des plaisirs simples. Il ne faut pas oublier que la centrale de Fukushima continue de déverser sa radioactivité dans l'air, dans l'eau et dans l'atmosphère. Et quand il pleut, les particules radioactives retombent au sol. Ainsi, quand il pleut, les personnes fragiles, les enfants et les femmes enceintes évitent de sortir. Quand ils s'aventurent à l'extérieur, ils sont bien couverts et une fois rentré à la maison, on nettoie tous les vêtements. Il ne faut pas oublier que la radioactivité affecte les corps en formation. C'est quand même fou d'avoir peur de la pluie !
Les Japonais continuent-ils à manger des légumes ?
Sur ce point, les Japonais ont aussi beaucoup changé. Avant, le 11-Mars, c'est ainsi que l'on parle de cette journée au Japon, comme le 11-Septembre, on ne se préoccupait pas de la provenance des aliments. Aujourd'hui, on se méfie des salades. C'est quelque chose d'étrange de se méfier des salades. Mais si la traçabilité des légumes est possible, ce n'est pas le cas pour le poisson. Il y a une tension permanente dans le choix des aliments. Cette tension est-elle toujours forte ?
Oui, et il y a beaucoup de culpabilité. certains ont quitté le pays, d'autres sont partis s'installer dans le sud. Ce qui est terrible, c'est que c'est la jeunesse de tout un pays qui vit sous une épée de Damoclès. Dans la zone non loin de la centrale, 30 000 enfants ont fait leur rentrée avec un dosimètre individuel. Et plus on remonte vers Fukushima, plus c'est dramatique.
Quelle est la situation justement dans la zone touchée par le tsunami ?
Le désastre a été total. Dans certaines villes, il y avait l'équivalent de 30 ans de déchets ménagers. Et même si les Japonais sont très efficaces dans le déblaiement, tout n'est pas entièrement reconstruit. Les Japonais sont habitués aux dégâts des tsunamis et des tremblements de terre, mais le gros problème, ce sont surtout les déchets radioactifs. On ne sait pas quoi en faire… On parle même de convertir la zone de Fukushima en poubelle nucléaire.
Quelle est la position des Japonais face au nucléaire ?
La défiance est totale vis-à-vis du nucléaire. Sur les 54 réacteurs du pays, il n'en reste plus que deux en activité. Le Japon va sortir du nucléaire, cela est certain.
Comment a été comblé le déficit d'énergie ?
Le gouvernement a tout d'abord demandé aux Japonais de faire des économies d'énergie, une consigne qui a été plutôt bien suivie, car c'est un peuple discipliné. Le Japon a également fait des achats supplémentaires de pétrole (+21%), de charbon (+15,8%) et de gaz (+35,4%). Enfin, le pays va investir dans les énergies renouvelables. L'objectif pour 2020, c'est d'atteindre 20 % d'énergie verte. Il y a beaucoup de sources d'eau chaude, la géothermie va donc sans doute se développer. Il y a aussi des idées très farfelues qui commencent à apparaître, comme utiliser l'énergie des piétons à Tokyo notamment, où il y a beaucoup de passage.
Dans votre dernier livre*, vous racontez ce désastre…
Oui, mon récit sur Fukushima se décompose en trois parties… Tout d'abord, le séisme en lui même, que j'ai vécu à Tokyo. La réalité a dépassé la fiction ce jour-là. Ensuite, dans la partie consacrée au tsunami, je raconte mon périple dans le nord pour apporter des vivres, des médicaments aux survivants. Je n'ai pas vécu la vague en direct, mais j'ai vu des paysages dévastés et j'ai rencontré des Japonais désœuvrés. La troisième partie du livre raconte le retour à Tokyo, dans un environnement nucléarisé, la ville n'étant qu'à 250 km des centrales nucléaires. L'après Fukushima, c'est une vie étrange."
Extraits du livre "Fukushima, récit d'un désastre". Michaël Ferrier, Gallimard,
Avoir subi une catastrophe nucléaire, c'est devoir se méfier de la pluie et des légumes.
D'après cet article de l'Expansion, la situation économique est loin d'être redevenue normale. Mais quel pays est en bonne santé économique ces temps ci ?