Les mécanismes du plafond de verre

Publié le par Phypa

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ça y est, j'ai fini le livre d'Olympe.

Et je ne peux qu'en recommander la lecture.

Facile à lire et bien documenté, il aborde bien des aspects qui mènent aux constats décrits ici .

Je me suis souvenue avec plaisir de ce livre "Du coté des petites filles" dElena Gianini Belotti paru dans les années 70 qui décrivait la façon dont les stéraotypes sont inconsciemment véhiculés par tous nos échanges avec nos enfants.

Pour ce qui me concerne, il y a des limitations que je n'ai pas du tout vécues :

- je suis née dans une famille après de nombreuses naissances de garçons, et ma féminité y a plutôt été valorisée

- j'ai sans doute plutôt été élevée comme un garçon, dans une famille à majorité composée d'enseignants, où les femmes n'étaient ni soumises, ni discrètes

- j'ai suivi la voie royale d'une formation d'ingénieur

- je n'ai jamais ressenti le "modèle masculin" comme une référence ailleurs qu'au sein des lieux de pouvoir de l'entreprise dans laquelle je travaille, que je ne perçois pas comme "la vraie vie".

Et c'est seulement lors de l'embauche que j'ai vu les différences entre mes collègues masculins qui avaient 10 entretiens pour 10 candidatures, alors que j'ai dû en avoir 3 ou 4 pour 60.

Et oui en effet dans le monde du travail, je me suis heurtée à de nombreux préjugés, ma carrière ne sera certainement jamais celle d'un homme de même niveau de qualification.

Et j'ai même ces dernières années, plutôt l'impression d'un recul, aussi bien dans le monde de l'entreprise que dans les médias.

Partout le règne de l'image au détriment du contenu nuit aux possibilités des femmes de s'affirmer.

Mais c'est une nuisance bien plus profonde.

 

Je ne perçois pas tant que ça les hommes comme dominants. Eux ont besoin de croire qu'ils dominent.

Mais dans la vie réelle des familles, le pouvoir concrêt est parfois plutôt matriarcal. Ce sont souvent les femmes qui nourrissent, transmettent, font le "public relation" de la famille.

Si on se réfère au livre d'Elisabeht Badinter "XY ou l'identité masculine", les hommes se construisent essentiellement par opposition aux femmes.

Ils vivent leur virilité comme un attribut à mériter, alors que nous vivons notre féminité comme un état.

N'oublions pas que le chromosome Y n'est jamais qu'un X dégénéré inventé pour faire bénéficier l'espèce de l'enrichissement génétique de la reproduction sexuée.

 

Dans le chapitre "Les femmes actrices de leur propre changement", il y a un paragraphe qui s'intitule "Réflechir à ce que l'on veut".

 Si on a pour ambition de devenir dirigeant(e? ;-))  de haut niveau, il faut être consciente que de la vie qui va avec.

Cela signifie être présent à son entreprise 20h sur 24 ce que personnellement je ne perçois pas comme très enrichissant intellectuellement.

Du moins tel que le monde du travail fonctionne aujourd'hui en France.

Je ne crois pas à une amélioration du respect des femmes au travail, sans une modification bien plus profonde des mentalités que sur les seuls préjugés sexistes.

Les outils de télétravail et les outils modernes de communication sont par exemple une formidable opportunité.

Pourtant  en pratique on commence à se rendre compte que la plupart des salariés, au lieu de gagner du temps, se dispersent. (voir ce recent article paru dans Le Monde)

 

Il faut que d'une façon ou d'une autre les lieux de décision reprennent pied avec la vie réelle.

A chacune de nous d'y apporter sa pierre.

Il y a déjà beaucoup à faire dans l'éducation que nous donnons à nos enfants, ne serait-ce que pour contrer l'envahissement des stéréotypes (quand j'étais enfant, je n'ai pratiquement jamais porté de rose, le marketing n'était pas aussi prégnant, mais je mets au défi les mères actuelles de trouver facilement d'autres couleurs pour leurs filles et de leur faire accepter de les porter !!!)

Trouvons aussi des modèles féminins à nos enfants, c'est important.
( mes modèles à moi ce seraient plutôt Georges Sand et Marie Curie, mais ce serait bien de trouver plus frais :-))

Il y a là une idée de rubrique "femme remarquable" à relayer.

 

Allez les filles !

 

Publié dans Allez les filles !

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E
Ce que tu écris est très intéressant. J'ai eu mon bac à 16 ans 1/2 et obtenu un DESS 5 ans plus tard, mais dans le monde de l'entreprise je me suis allégrement fait dépasser par tous les hommes,<br /> arrivés après moi et moins diplômés. Je ne regrette rien car je n'aurais pas voulu passer 20h sur 24 au boulot. J'ai élevé mes enfants et pratiqué mes passions. Je n'ai écrasé personne... Et je<br /> suis fière d'être une femme. Bisous
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P
<br /> <br /> Je crois que ce qui est primordial est de choisir vraiment sa vie. Et ce n'est pas si simple, nous vivons dans une apparence de liberté en réalité très normée. Bisous <br /> <br /> <br /> <br />